Nous avons terminé l’année 2016 à Berlin. Mauvaise pioche me direz-vous, car après l’attentat du 19 décembre cela ne ressemblait plus à une destination idéale pour terminer une belle année. Si tant est qu’elle existe bien quelque part cette destination IDÉALE… car au final, est-ce vraiment la destination qui importe ou le voyage en lui-même ? Chaque voyage a quelque chose d’idéal à partir du moment où il nous emmène sur des chemins de traverse, hors de notre vie confortable, à la découverte d’une nouvelle réalité qui repousse l’horizon de notre monde.
Et Berlin, j’y suis partie à reculons en pensant trouver la ville et les cœurs gelés. Et pourtant, jamais la petite phrase de Sénèque que j’aime tant n’avait autant pris son sens : « La vie, ce n’est pas d’attendre que les orages passent, mais c’est d’apprendre comment danser sous la pluie ».
Aucun malheur ne devrait nous empêcher de vivre et d’être heureux. Et c’est bien cela que j’ai vu. Les marchés de noël étaient pleins, les enfants riaient en mangeant des marrons chauds et les berlinois se préparaient à fêter cette nouvelle année dans les rues sous un déluge de feux d’artifice. Et cette année plus encore, comme s’il fallait montrer aux yeux du monde que jamais rien ni personne ne les empêchera de danser sous la pluie, une pluie de lumière pour l’occasion.
Si vous n’êtes jamais allé à Berlin pour un réveillon du nouvel an vous ne me croirez pas si je vous dis que pendant 12 heures d’affilés des feux d'artifice ont été tirés par des millions de gens descendus dans les rues comme pour une gigantesque révolution avec pour seules armes des fusées multicolores ! Quelle folie, quelle effervescence, c’était surréaliste et complètement délirant. Euphorisant, c’est le mot ! Un feu d’artifice c’est beau, mais des milliers de feux tirés simultanément et sans discontinuer c’est un éclatement de joie indescriptible…
Et là, tu te rends compte à quel point tu as besoin de cette joie pour être heureux. C’est une évidence dit comme ça et pourtant je trouve que l’on oublie de la chercher cette joie qui est souvent juste sous nos yeux. Une joie que cette nuit-là j’ai vue et entendue dans les rues de Berlin, mais que je trouve aussi en écoutant de la musique, en regardant une belle œuvre (aaah le buste de Néfertiti au Neue Museum ! ) ou en bricolant avec mes enfants… Et maintenant que j’y pense, cette même joie je l’ai ressentie enfant en assistant à la télévision à la chute du mur de Berlin !
Dans l’appartement où nous logions, il y avait justement un tableau « fait maison » s’inspirant des graffitis dessinés sur le mur de Berlin, dans une magnifique superposition de papiers déchirés. Le mur de Berlin ou du moins ce qu’il en reste, est devenu aujourd’hui la plus grande galerie d’art du monde à ciel ouvert. Symbole de la liberté retrouvée, des artistes connus ou anonymes ont graffé et peint des phrases er des scènes évoquant l’espoir de voir l’humanité bâtir un monde meilleur… plutôt qu’un mur.
C’est beau et poignant.
Mon premier bricolage de cette année sera donc inspiré par ce mur….
A tous, je vous souhaite une belle année 2017
J'aime beaucoup ce texte, beaucoup de force et de poesie. Ca me fait penser à cette phrase de Nietzsche « Nous avons inventé le bonheur »
RépondreSupprimerLa liberté si magnifique et si fragile. Gardons l’espoir toujours pour combattre le mal qui ronge notre monde
Belle journée à vous
RépondreSupprimerSuper de nous raconter ton voyage :-) De célébrer l’arrivée de la nouvelle année à Berlin est magique...
Bonne année